Note de l’auteur :
« Confiture Amère est la mosaïque de six femmes. Un Kaléidoscope à l’intérieur duquel, les facettes et les fragments des personnages, s’entrechoquent, produisant ainsi des figures féminines allégoriques, multiples et variées.
En quête de compréhension, il s’agit ici de trouver une solution pour que la beauté de la femme, ses formes, l’harmonieuse sensualité de son corps, l’œuvre d’art qu’elle incarne par ses protubérances, par sa chair, par ses courbes, par la mélodie de sa voix, par le mouvement gracieux de son être, pour que ses merveilleuses évidences puissent exister librement, simplement, sans vergogne, sans l’arrière-pensée d’un péché originel, sans un désir de possession et de soumission sexuelle, sans les contraintes des diktats d’un corps parfait.
Quelle est l’énigme à démêler, pour qu’une femme ne soit plus obligée de s’inquiéter de son aspect extérieur, pendant ses premiers 40 ans de vie ? Comment faire, pour qu’elle puisse s’en épanouir sans subir la terreur du regard anthropophage de l’ogre, sans devoir subir la sidération de l’emprise du loup, la jalousie de la mère et la lâcheté sacrificielle des pères ?
Je ne sais pas.
J’essaye de comprendre comment la société patriarcale nous a modelé femmes et hommes.
Cette société agréée par l’homme, qui, pendant des millénaires, a été mutilée de la pensée féminine, sans profiter de son génie, de sa folie, de son courage, de son amour, de son empathie.
Dans cette pièce mes personnages ne résolvent pas mes questionnements. Elles sont là, tel un état des lieux catastrophé, elles portent dans leurs paroles virulentes et dans leurs névroses indémêlables, les stigmates du disfonctionnement d’une société patriarcale obsolète. »
